La Rentrée par Constance

Publié le

IL Y A UNE PREMIÈRE FOIS À TOUT

   Il y a des premières fois que l’on n’oublie pas. Je me souviens précisément de la première fois où j’ai voulu apprendre à danser la salsa cubaine. Le souvenir est si vif que je peux le dérouler comme un film.
             C’était un soir de juillet 2021. J’étais en vacances en bord de mer et je m’apprêtais à aller dîner quand soudain, aux abords d’une place, j’ai entendu des airs de salsa. Un groupe de personnes s’étaient réunies pour danser à ciel ouvert. Et c’est là que je l’ai vue. Une femme noire, d’environ trente-cinq ans, radieuse dans une robe courte d’un vert-pomme électrique. Elle illuminait la piste de danse improvisée. J’étais hypnotisée. Je ne voyais qu’elle, son sourire, ses mouvements gracieux et précis, et plus que tout le plaisir infini qu’elle prenait à danser avec ses différents partenaires. A cet instant, je savais au plus profond de moi que je voulais ressentir la même joie, irradier la même lumière, découvrir ce nouveau plaisir indéfinissable. Pour la première fois, j’ai su que je voulais apprendre à danser la salsa.

             Il ne m’a pas fallu longtemps pour demander à Google où danser la salsa cubaine à Paris. Et comme toi sans doute, je suis rapidement tombée sur le site de Salsabor, dont j’ai parcouru les moindres détails pendant des heures.  Au fil des rubriques, on se retrouve assailli de nouvelles réalités,  comme si l’on  apprenait une  nouvelle langue : « salsa cubaine », « mambo », « kizomba », « bachata », « cali », « styling », « Spring Break », « gala »... On sent monter une soif de tout absorber, de tout comprendre, de tout découvrir. Alors on réserve un cours d’essai et on saute le pas. Un pas qui peut bousculer toute une vie.


             Comme toi certainement cette année, j’ai participé à la folie des journées portes ouvertes de Salsabor. Tu te souviens de la première fois que tu as traversé la cour du 31 rue Chapon ? Cette rue dont tu ne connaissais rien il y a encore peu et qui est - ou va bientôt devenir - l’épicentre de tes semaines. En entrant dans cette cour l’année dernière, je me suis demandée si cet endroit allait me devenir familier, si j’y aurais un jour mes habitudes, si la porte sur laquelle est scotché le planning deviendrait celle d’un endroit où je me sentirais un petit peu chez moi. J’étais loin d’imaginer à quel point !


             Du 1er au 4 septembre, tu as peut-être osé venir t’initier aux danses afro-caribéennes toi aussi. Ce petit échantillon de vie à Salsabor était bien représentatif de ce qui t’attend cette année. Ça dansait à tous les étages, la musique était incroyable, l’équipe pédagogique était survoltée et heureuse de partager sa passion de la danse.
             Tu as pu découvrir la gentillesse de José, la grâce d’Izou, le groove de Guillaume, l’humour de Jérémy (sur ce point la direction décline toute responsabilité). Tu as vu des démonstrations de rueda de casino à couper le souffle ; de kizomba, pendant laquelle tu n’as pas pu t’empêcher d’onduler malgré toi, l’air de rien ; de bachata, où tu t’es dit que oui, ton nouvel objectif dans la vie était d’avoir un jour le déhanché d’Audrey ; de mambo, où clairement tu as perdu le compte dans le nombre de tours exécutés par Maysanne tant elle t’a subjugué.


             On voit les enseignants danser, le plaisir qu’ils prennent, leur technique exceptionnelle, et on se dit « Oui, je veux savoir faire ça ». C’est ce genre de moments qui te donnent petit à petit envie de découvrir d’autres danses. Parce qu’on vous connait : on s’inscrit à Salsabor pour danser une seule danse, on dit « Je ne viens que pour la cubaine », et puis six mois plus tard, on vous retrouve en reggaeton, cali et chachacha. Et sur ce point, tu peux me croire, je parle d’expérience. J’ai été cette personne qui « ne vient que pour la cubaine ». J’avais même pris une Recharge liberté de 40h à utiliser entre septembre et janvier. D’ici octobre, j’avais déjà explosé le quota d’heures...


             Une autre première fois que je n’oublierai pas, c’est ma toute première danse. C’était il y a un an tout pile, au cours de ces mêmes journées portes ouvertes, pendant le cours d’essai donné par Lucie. La salle 2 était remplie et j’étais assez intimidée par cette foule. Mais aux premières notes de musique, aux premiers « 1-2-3, 5-6-7 », aux premiers « vite-vite-lent », j’ai su que c’était ici que je devais être. Lorsque nous sommes passés en couple, j’ai regardé mon partenaire, un peu gênée, essayant d’inscrire dans mon esprit les traits de son visage, de fixer ce moment qui, je le sentais, n’était pas anodin. Je serais sans doute incapable de reconnaître ce danseur aujourd’hui dans la rue, je ne l’ai d’ailleurs jamais revu par la suite, mais je lui suis reconnaissante d’avoir partagé cette première danse ensemble, cette première salsa cubaine, cette première connexion.
             Toi aussi tu as fait l’expérience de cette première danse. Peut-être qu’elle t’a marqué, peut- être pas. Peut-être que tu as pris un pied phénoménal, peut-être que c’était décevant, ou un peu ennuyeux, ou maladroit, ou trop rapide. Quoi qu’il en soi, ce moment a été une porte d’entrée vers toutes les autres danses qui suivront. Et rien que pour ça, c’est un petit miracle en soi.


             Que tu sois venu aux journées portes ouvertes ou que tu n’aies pas encore eu ce plaisir, tu as très certainement assisté à des cours cette semaine. Peut-être as-tu été sage et as-tu tenté une seule danse, celle pour laquelle tu as décidé de t’inscrire. Ou peut-être as-tu osé découvrir de nouvelles disciplines dont tu ne soupçonnais pas la richesse (Vous reprendrez bien un peu de kizomba avec votre mambo ?). Tu as aussi (re)découvert tes muscles. Tu as sans doute transpiré bien plus que tu ne l’imaginais. Tu as commencé à comprendre le mécanisme du déhanché. Tu as peut-être trouvé certaines chorégraphies un peu difficiles mais ça t’a challengé, tu as tenu bon, tu es allé au bout et tu as profité du shoot d’endorphine que ça t’a procuré. Mais surtout, surtout, avant toute chose : TU AS BIEN PENSÉ À BADGER. Parce que bon, la connexion, les appuis, le spot tout ça c’est bien joli, mais ce qui compte, c’est d’abord de passer sa carte en début de cours. C’est la règle d’or. Sinon les foudres de Montse s’abattront sur toi et les conséquences seront terribles.


             Tu as tenté quoi comme cours cette semaine ? Tu es venu le midi en salsa cubaine avec Charline, pour t’éclater sur des musiques géniales et descendre toujours plus bas dans le sol ? Ou tu as préféré t’initier à la bachata fusion avec Clément et Lucie pour apprendre les passes les plus cool à ressortir en soirée ce week-end ? Plutôt mambo Palladium avec la reine Agnès le lundi, ou directement en Torres dans le grand bain avec Didier le samedi ? Un cours de kiz de folie avec Lara, Daniel ou Xavier ? Tu es parti à la recherche du 1 avec Tchoubine en cours de musicalité ? Non, je sais où tu étais cette semaine : tu étais au cours de salsa cubaine débutant de Chrystelle-avec-un-Y. Alors, cette première rueda, c’était comment ? Est-ce que tu es le spécialiste du dame ? Le pro du pelota uno ? Tu es prêt à découvrir les secrets de la flor et du enchufla complicada ? Au prochain cours, demande à appendre dame con la policia, mais chut, ne dis pas que ça vient de moi.


           Les anciens, je ne vous oublie pas. Vous êtes le sang de la veine, la famille, mes frères et soeurs de séquence de l’appui. Je ne sais pas pour vous, mais moi cette rentrée me fait le même effet qu’au lycée : on est surexcité de se retrouver, on prend conscience de nos acquis, de tout ce que l’on maîtrise déjà, de tout ce qu’il nous reste à apprendre, les enseignants nous poussent à nous dépasser, tout va plus vite, on reçoit plein d’informations qu’il faut prendre le temps d’assimiler au fur et à mesure, on est motivé comme jamais. Cette année, on va peaufiner notre technique, préciser nos mouvements, affiner nos gestes et les conscientiser davantage. Ça va être fou. Vous êtes prêts à devenir les rois et reines des soirées SMBK ?


            D’ici là, d’autres premières fois sont à venir : le premier stage, la première soirée de l’école, le premier atelier chorégraphique... De très belles choses nous attendent cette année. Et ce n’est que le début. Bonne rentrée à tous et à toutes !


 Constance Jaffrennou




 Vidéo Youtube : Me dicen Cuba - Havana D’Primera
Bienvenue à Salsabor
Les soirées SMBK par Constance